Le 17 décembre 1953, députés et conseillers de la République sont réunis à Versailles pour désigner le successeur de Vincent Auriol. Il faudra sept jours au Congrès pour élire le nouveau Président de la République. Surprise, ce sera René Coty, 71 ans, sénateur et avocat havrais. L’Académicien André Siegfried, autre Havrais, le présente ainsi : « Une absence totale de fanatisme, le respect de la position adverse, et tout au fond le sentiment que la vérité n’est peut-être pas tout entière du même coté. » Les Français l’adoptent. « René Coty est un ami » comme le clament les fans d’OSS 117 !
Le petit René fait ses études à la Pension Coty, une école libre fondée au Havre par son grand-père et dirigée par ses parents. L’établissement impose des règles strictes, prône la tolérance. Sa vie entière, René Coty restera marqué par les convictions républicaines de son père. Il prend pour devise « En avant avec le sourire ». Un double baccalauréat (sciences et lettres) en poche, René Coty s’inscrit à l’université de Caen. Actif militant de l’Association générale des étudiants caennais, il obtient une double licence en droit et en philosophie.
Inscrit au barreau du Havre jusqu’en 1932, Maître Coty se fait élire conseiller municipal du Havre dès son âge de 26 ans, il est alors radical-socialiste. Député puis sénateur, il se retire de la vie politique après avoir voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940. Il s’en expliquera devant un jury d’honneur qui le réhabilite en septembre 1945. Avec la naissance de la Ve République en 1958 et l’arrivée du général de Gaulle, le Président normand repart pour son port natal où il s’éteint à 80 ans, en novembre 1962.