Ce mathématicien de génie,
originaire de Beaumont-en-Auge, se révélera
un piètre ministre de l’Intérieur de Napoléon Bonaparte.
Sur la place du village, sa statue domine la vallée de la Dives. Mathématicien de génie, Pierre-Simon Laplace est la fierté de Beaumont-en-Auge. Les Bénédictins qui tiennent le collège local remarquent très vite ce fils de paysans pour son intelligence, sa prodigieuse mémoire, sa passion pour les mathématiques. Il poursuit ses études à Caen où un des grands lycées de la ville porte son nom, puis à Paris.
En 1783, « l’équation de Laplace » le fait élire à l’Académie des sciences. Examinateur au corps royal d’artillerie, il interroge un certain Napoléon Bonaparte. Ses travaux sont innombrables. Il développe la théorie des probabilités, formule des lois en électromagnétique connus comme « lois de Laplace », s’intéresse à « La mécanique céleste » en cinq volumes, révolutionne la connaissance du système solaire, calcule l’horaire des marées… Bref, Laplace se considère, à juste titre, comme « le meilleur mathématicien de son temps ».
La science ne lui suffit pas, la politique le passionne. Prudent, Laplace s’éloigne de Paris durant la Terreur. S’attachant sans états d’âme à la fortune de Bonaparte, il est nommé ministre de l’Intérieur le 12 novembre 1799, quelques jours après le « 18 brumaire ». Le génie politique du mathématicien ne se révèle aucunement : il restera moins de deux mois à ce poste, remplacé le jour de Noël par Lucien Bonaparte, frère de Napoléon. « Géomètre de première catégorie, Laplace n’a pas tardé à se montrer un administrateur plus que médiocre » écrira Napoléon.
Nommé sénateur, l’Empire le fait « comte Laplace ». La Restauration le récompense du titre du « marquis de Laplace ». En toute logique.